Bâti sur une vaste oliveraie au sud de Marrakech, Oulad Moumen est le village où fut fondée dans les années 10 la famille Edery. La migration, marocaine d'abord, mondiale ensuite, a transplanté les membres de cette famille, les a séparés, transformés et assimilés à d'autres cultures. Izza Génini, réalisatrice, les réunit à Oulad Moumen, sur les lieux de leurs origines. Le film retrace la saga de cette migration exemplaire à laquelle s'identifie la multitude des familles éclatées.
Réalisateur | Izza Genini / عزة جنيني |
Acteur | Haja El Hamdaouia / الحاجة الحمداوية |
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RETROUVER OULED MOUMEN
en VOD
de Izza Génini
Documentaire, Maroc, 1991
Bâti sur une vaste oliveraie au sud de Marrakech, Oulad Moumen est le village où fut fondée dans les années 10 la famille Edery. La migration, marocaine d'abord, mondiale ensuite, a transplanté les membres de cette famille, les a séparés, transformés et assimilés à d'autres cultures. Izza Génini, réalisatrice, les réunit à Oulad Moumen, sur les lieux de leurs origines. Le film retrace la saga de cette migration exemplaire à laquelle s'identifie la multitude des familles éclatées.
OHRA Productions
Prix du Festival du film d'histoire de Pessac, France, 1995
"Un jour de mars 1992, je tins le pari de réunir ma famille dispersée à Oulad Moumen, dans le sud de Marrakech, là où mes parents la fondent dans les années 10. Ce retour à notre passé fit comme s'évanouir les années écoulées depuis. Elles étaient pourtant bien là, ces années : dans le témoignage de nos amis et voisins arabes, dans les documents d'archives historiques et familiales, dans ceux rares et précieux de la vie judéo-arabo-berbère du Maroc. Elles étaient aussi dans la vie quotidienne de ma famille, partie d'une ferme d'oliviers dans le sud marocain et qui, en neuf enfants et deux ou trois générations, a décrit les grandes étapes de la migration humaine, du régionalisme le plus serré au mondialisme le plus éclaté, de la connaissance d'un langue unique et dialecte (l'arabe) au multilinguisme coloré. Ces changements n'ont pas pour autant signifié la rupture avec nos racines."
Izza Génini
Extrait d'un entretien avec Le Matin - Propos recueillis par Ouafaâ Bennani, 2021
Retrouver Ouled Moumen, projeté au dixième Festival international de cinéma et de mémoire commune, est une sorte d’autobiographie. Comment s’est déroulé le processus de sa réalisation ?
Ce processus a commencé avec mon retour au Maroc. La deuxième pierre est que ce retour au Maroc m’a donné l’impulsion de me lancer dans la distribution des films marocains, en rencontrant Souhaïl Benbarka. Après avoir produit «Al Hal», je voulais continuer à produire pour le cinéma un film avec Fatna Bent El Houssine que j’admirais beaucoup. Comme c’était très compliqué de produire «Transe», je n’étais pas prête à recommencer. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à la réalisation. Après onze films de 26 min, je me suis rappelée des rushes de l’interview de mes parents, puis la célébration de mon anniversaire et je me suis trouvée à un festival à Biarritz, avec Canal+ qui diffusait en été une émission sur la diaspora familiale, et c’est un film sur ma famille qui m’est venu à la tête. Alors, j’ai proposé l’idée, qui fut acceptée sous conditions.
Ce documentaire a-t-il marqué les membres de votre famille ?
Ce film a reçu le grand prix du film d’histoire à Pessac et même notre frère, qui n’avait pas aimé l’idée au départ, en était content, surtout après que le film a été sélectionné à New York où il habitait dans le temps. Quand il a vu le film, il a craqué et est devenu le plus grand défenseur du documentaire. Comme si lui-même avait besoin que cette vérité éclate devant le monde entier. D’ailleurs, mon attention était de faire ce travail, parce que moi aussi, à mon adolescence, j’avais le complexe de mes parents en djellaba, alors ceux de mes copines étaient en costumes. Tout d’un coup, par ce retour au Maroc, où j’ai appris à les connaître, je me suis dit que ce sont des gens d’une immense valeur. Donc, le travail du film était de valoriser ces personnes, les sortir du complexe, de l’indignité. Alors qu’ils ont un savoir qui a tellement de valeur. Je suis plus que fière de ce film, surtout en rendant hommage à ma mère et toutes les femmes qui ont vécu ces temps qui furent assez difficiles pour elles.
Avez-vous continué sur la même voie après ce film ?
Oui, j’ai continué à creuser dans la culture marocaine en réalisant «Pour le plaisir des yeux» sur les neggafates, car je me suis rendu compte que le Maroc est une vraie civilisation. Il y a un art de vivre, une esthétique, partagée entre la population musulmane et juive.
Comment considérez-vous la relation actuelle entre juifs et musulmans ?
Il y a toujours cette relation amicale et d’amour entre les deux. D’abord, on peut circuler librement au Maroc, pas comme dans certains pays. Il faut dire que ceci est aussi valable pour tous les étrangers, car le Maroc est un pays très accueillant.
Qu’est-ce que vous nous préparez pour le prochain documentaire ?
En regardant mes archives, j’ai retrouvé Hajja Hamdaouiya, Chekara, les frères Bouazzaoui, des vrais trésors, puis mon rapport avec Souk Al Gara et mon amour pour le Maroc, pour sa culture et ses musiques m’ont poussée à préparer un film intitulé «Mon souk Lakhmiss».
Où en le projet des proverbes «Comme ma mère disait» ?
Comme il va y avoir à Paris, au mois de janvier, toute une quinzaine de la culture juive d’Afrique du Nord au centre communautaire, ils nous ont demandé d’en faire un spectacle : ma fille va faire la mise en scène, moi je vais lire le texte et Françoise va le chanter.
RETROUVER OULED MOUMEN
en VOD
de Izza Génini
Documentaire, Maroc, 1991
Bâti sur une vaste oliveraie au sud de Marrakech, Oulad Moumen est le village où fut fondée dans les années 10 la famille Edery. La migration, marocaine d'abord, mondiale ensuite, a transplanté les membres de cette famille, les a séparés, transformés et assimilés à d'autres cultures. Izza Génini, réalisatrice, les réunit à Oulad Moumen, sur les lieux de leurs origines. Le film retrace la saga de cette migration exemplaire à laquelle s'identifie la multitude des familles éclatées.
OHRA Productions
Prix du Festival du film d'histoire de Pessac, France, 1995
"Un jour de mars 1992, je tins le pari de réunir ma famille dispersée à Oulad Moumen, dans le sud de Marrakech, là où mes parents la fondent dans les années 10. Ce retour à notre passé fit comme s'évanouir les années écoulées depuis. Elles étaient pourtant bien là, ces années : dans le témoignage de nos amis et voisins arabes, dans les documents d'archives historiques et familiales, dans ceux rares et précieux de la vie judéo-arabo-berbère du Maroc. Elles étaient aussi dans la vie quotidienne de ma famille, partie d'une ferme d'oliviers dans le sud marocain et qui, en neuf enfants et deux ou trois générations, a décrit les grandes étapes de la migration humaine, du régionalisme le plus serré au mondialisme le plus éclaté, de la connaissance d'un langue unique et dialecte (l'arabe) au multilinguisme coloré. Ces changements n'ont pas pour autant signifié la rupture avec nos racines."
Izza Génini
Extrait d'un entretien avec Le Matin - Propos recueillis par Ouafaâ Bennani, 2021
Retrouver Ouled Moumen, projeté au dixième Festival international de cinéma et de mémoire commune, est une sorte d’autobiographie. Comment s’est déroulé le processus de sa réalisation ?
Ce processus a commencé avec mon retour au Maroc. La deuxième pierre est que ce retour au Maroc m’a donné l’impulsion de me lancer dans la distribution des films marocains, en rencontrant Souhaïl Benbarka. Après avoir produit «Al Hal», je voulais continuer à produire pour le cinéma un film avec Fatna Bent El Houssine que j’admirais beaucoup. Comme c’était très compliqué de produire «Transe», je n’étais pas prête à recommencer. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à la réalisation. Après onze films de 26 min, je me suis rappelée des rushes de l’interview de mes parents, puis la célébration de mon anniversaire et je me suis trouvée à un festival à Biarritz, avec Canal+ qui diffusait en été une émission sur la diaspora familiale, et c’est un film sur ma famille qui m’est venu à la tête. Alors, j’ai proposé l’idée, qui fut acceptée sous conditions.
Ce documentaire a-t-il marqué les membres de votre famille ?
Ce film a reçu le grand prix du film d’histoire à Pessac et même notre frère, qui n’avait pas aimé l’idée au départ, en était content, surtout après que le film a été sélectionné à New York où il habitait dans le temps. Quand il a vu le film, il a craqué et est devenu le plus grand défenseur du documentaire. Comme si lui-même avait besoin que cette vérité éclate devant le monde entier. D’ailleurs, mon attention était de faire ce travail, parce que moi aussi, à mon adolescence, j’avais le complexe de mes parents en djellaba, alors ceux de mes copines étaient en costumes. Tout d’un coup, par ce retour au Maroc, où j’ai appris à les connaître, je me suis dit que ce sont des gens d’une immense valeur. Donc, le travail du film était de valoriser ces personnes, les sortir du complexe, de l’indignité. Alors qu’ils ont un savoir qui a tellement de valeur. Je suis plus que fière de ce film, surtout en rendant hommage à ma mère et toutes les femmes qui ont vécu ces temps qui furent assez difficiles pour elles.
Avez-vous continué sur la même voie après ce film ?
Oui, j’ai continué à creuser dans la culture marocaine en réalisant «Pour le plaisir des yeux» sur les neggafates, car je me suis rendu compte que le Maroc est une vraie civilisation. Il y a un art de vivre, une esthétique, partagée entre la population musulmane et juive.
Comment considérez-vous la relation actuelle entre juifs et musulmans ?
Il y a toujours cette relation amicale et d’amour entre les deux. D’abord, on peut circuler librement au Maroc, pas comme dans certains pays. Il faut dire que ceci est aussi valable pour tous les étrangers, car le Maroc est un pays très accueillant.
Qu’est-ce que vous nous préparez pour le prochain documentaire ?
En regardant mes archives, j’ai retrouvé Hajja Hamdaouiya, Chekara, les frères Bouazzaoui, des vrais trésors, puis mon rapport avec Souk Al Gara et mon amour pour le Maroc, pour sa culture et ses musiques m’ont poussée à préparer un film intitulé «Mon souk Lakhmiss».
Où en le projet des proverbes «Comme ma mère disait» ?
Comme il va y avoir à Paris, au mois de janvier, toute une quinzaine de la culture juive d’Afrique du Nord au centre communautaire, ils nous ont demandé d’en faire un spectacle : ma fille va faire la mise en scène, moi je vais lire le texte et Françoise va le chanter.
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