FEMMES... ET FEMMES


En 1997, au Maroc, quatre femmes se battent pour prouver leur statut, leur place dans la société, chacune à sa manière…



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FEMMES... ET FEMMES

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de Saâd Chraïbi

En 1997 au Maroc, les retrouvailles chaleureuses de quatre anciennes amies qui se promettent de rattraper le temps perdu et d’être à l’avenir plus présentes les unes aux côtés des autres, car entre difficultés conjugales, problèmes au travail ou précarité financière, chacune doit faire face au quotidien à des problèmes de taille. Ces femmes se battent pour se constituer un statut, trouver leur place dans la société, chacune à sa manière…

Ce film est présenté dans son format original. Selon leur ancienneté, certains contenus, bien que numérisés avec les meilleures techniques disponibles, peuvent ne pas offrir un confort de visionnage optimal.

 

Récompenses et distinctions

  1998, Festival Panafricain de Johanesburg (Afrique du Sud)
      Prix du Meilleur film africain arabophone
      Prix de la Meilleure bande son
      Prix du Meilleur second rôle féminin

  1998, Festival National du film de Casablanca (Maroc)
      Prix de la réalisation
      Prix de l'image
      Prix des dialogues
      Prix du second rôle féminin


   1999, Festival Fespaco de Ouagadougou (Burkina Faso)
      Prix de l'UNICEF pour la promotion des droits de la femme
     
 
   1999, Festival de Damas (Syrie)
      Prix de l'Union des femmes arabes
 
   1999, Festival du film arabe de Bahrein
      Prix d'interprétation féminine
 

 

 Festival du film de Milan (Italie), Festival du film de Montréal (Canada), Festival de l'Institut du Monde Arabe à Paris (France), Festival du film de Bogota (Colombie), Festival du film d'Oslo (Norvège), Festival du film de Valence (Espagne), Festival du film de Montpellier (France), Festival du film Fameck/Metz (France), Festival du film d'Amiens (France), Festival du film de Rotterdam (Pays-Bas), Festival du film de Stuttgart (Allemagne), Festival du film de Barcelone (Espagne), Festival du film de Berlin (Allemagne), Festival du film de Madrid (Espagne), Festival du film de Louvain/Bruxelles (Belgique), Festival du film d'Angers (France), Festival du film de Ferney Voltaire (France), Festival du film de Amman (Jordanie), Festival du film de Zanzibar (Tanzanie), Festival du film de San Francisco (USA), Festival du film de Lyon (France), Festival du film d'Amsterdam (Pays-Bas), Festival du film de Grenoble (France), Festival du film de Shenyang (Chine), Festival du film de Shanghaï (Chine), Festival du film de Bordeaux (France), Festival du film de Hanovre (Allemagne) Festival du film d'Aulnay-sous-Bois (France), Festival du film de Rome (Italie), Festival du film de Dakar (Sénégal). 

 

A propos du film 

 

Femmes... et Femmes : La success story de Saâd Chraibi

"Le film de Saâd Chraibi a crevé le plafond. Une semaine après sa sortie le 4 mars, 72.138 billets ont été vendus sur les huit salles qui ont sorti le film. Casablanca et Rabat ont enregistré à elles seules 57.366 entrées. Du jamais vu dans le cinéma marocain. "Mektoub" de Nabil Ayouch avait fait 31.400 entrées pour la même période. "Même El haj et El Hajja, qui n'ont pas été au cinéma depuis des années ne se sont pas privés" a fait remarquer M. Mohamed Layadi, administrateur de la salle Le Colisée de Marrakech. D'autres salles parlent de visites en familles ou par groupes d'élèves. "Mon voeu d'avoir l'adhésion de la critique et du public a été exaucé" a déclaré Saäd Chraibi. La tendance est à la hausse pour la deuxième semaine. Le total des entrées en dix jours atteint 110.758. Des billets ont même été vendus "au marché noir à 90 et 100 dhs" la première semaine, a fait remarquer le distributeur, M. Najib Benkirane. Le film est maintenu pour une troisième semaine dans trois salles à Rabat et quatre à Casablanca, quelques salles populaires ont été rajoutées. Pour du cinéma de proximité, Saâd Chraibi a bien réussi son coup. "Il y a eu une identification du public aux problèmes évoqués par l'histoire", confirme M. Benkirane. Rappelons que le film raconte les retrouvailles de quatre amies qui s'étaient perdues de vue pendant longtemps. Chacune menait son petit combat : drame conjugal, drame professionel, combat contre la mort... Elles font le serment de ne plus se quitter et de s'aider mutuellement. Plusieurs problèmes sociaux sont évoqués en arrière-plan : femmes battues ou maltraitées, divorce, pouvoir d'achat limité, inégalité des sexes, suicide... Les quatre rôles principaux sont interprétés par Mouna Fettou, Salima Benmounmen, Fatema Khair et Touria Alaoui. De petits rôles on été joués par des lauréats de l'ISADAC (Institut Supérieur d'Art Dramatique et d'Animation Culturelle). Les dialogues sont de Fatema Loukili, les prises de vue de Kamal Derkaoui et le son de Fawzi Thabet. Le tout monté par Hélène Muller. Les travaux de laboratoire ont été réalisés au Centre Cinématographique Marocain. "Ce succès, le film le mérite de par sa qualité et l'intérêt de l'histoire", soutient M. Benkirane. Et d'ajouter "Je me suis spécialisé dans la distribution du film marocain depuis 1991 et mon expérience avec Femmes... et Femmes et unique"[...]"

L'Economiste, 1998

 

Saâd Chraibi signe un film 100% Femme

"Femmes... et Femmes. Tel est le titre de que Saad Chraibi a choisi de pour son dernier long-métrage; un film qui s'inscrit dans l'évolution du cinéma marocain et qui atteste que nos réalisateurs s'acheminent vers une maîtrise du language cinématographique. L'enfer, c'est les hommes : Avec Femmes... et Femmes, Saâd Chraïbi semble se racheter de l'omission de la femme dans "Chroniques d'une vie normale". Il fait un film par et pour les femmes. [...] C'est un regard d'homme qui tente de scruter le monde féminin. Le déroulement de l'action conduit à une lecture unilatérale du film, selon laquelle tous les hommes, maris ou amants, seraient des "salauds", des sadiques, des brutes bref des bourreaux qui font subir aux femmes les pires atrocités [...] Même le personnage masculin positif pour Saâd Chraibi (Ahmed Naji) se trouve du coup négativisé dans son rôle de veillard adolescent. [...] Saäd Chraibi reste fidèle dans l'ensemble à son style réaliste entamé dans "Chroniques d'une vie normale". Les allusions aux évènements authentiques ne manquant pas dans le film. Tout le monde se rappelle l'affaire de Fatima Loukili. Saâd Chraibi aura beau garder le silence quant à la relation entre le personnage de Zakia la journaliste et Fatima Loukili, on devine bien le lien. L'apparition de Touria Jabrane n'est pas sans renvoyer à son agression d'il y a quelques années. Sur ce fond réaliste, Saâd Chraibi utilise le symbole comme dans la scène de Zakia (Mouna Fettou) se lavant dans les eaux de ruisseaux avec comme toile de fond une musique en crescendo et l'image des femmes lavant leur linge. [...] Saâd Chraibi a également recours au procédé du rêve éveillé comme élément de purification spirituelle du personnage de Zakia. Cette dernière reconstitue la trahison de Omar, son ex-amant, et de Mahjoub, son collègue de travail et les imagine nains et déformés. Ce n'est qu'en vainquant cette obsession - rappelez-vous le nain qu'elle croise dans le train lorsqu'elle est de retour à Casa, qu'elle a pu aimer de nouveau, un personnage certes plus vieux qu'elle mais qui représente l'image du père dont elle a besoin. [...]

Le Reporter, 1998

 

Quatre femmes et… un seul homme. Entretien avec Saâd Chraïbi

Depuis votre dernier long-métrage « Chronique d’une vie normale », c’est-à-dire en 1991, les conditions de tournage et le montage financier d’un film ont-ils évolué ?
- Le manque de moyens des années 1980 a provoqué chez les cinéastes marocains une sorte de stimulation et non un frein, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Mais il est vrai qu’actuellement les cinéastes marocains font des films valables. Les sources de financement se sont diversifiées et les manques se sont compensés par de l’ingéniosité. Pour ce qui est du film « Femmes… et femmes », il a été financé à hauteur de 40% par le CCM, 20% par les mécènes et des dons divers et enfin le reste (40%) constitue ma contribution personnelle. Techniquement, j’ai eu à faire à des professionnels.

D’où vient ce désir de parler des femmes ?
- Parce que je suis un homme, d’abord et aussi parce qu’il y a cohabitation. Et la raison professionnelle est le croisement des regards qui est très instructif. Mais le film a une histoire. En fait, c’est suite à une enquête réalisée en 1993 dont le résultat montre que le fossé entre l’épanouissement « prétendu » de la femme et sa réalité quotidienne était énorme qu’il m’est venu à l’esprit que la femme marocaine devait être montrée sous son jour le plus réaliste, c’est-à-dire à la fois forte et fragile.

Comment s’est fait le casting ?  Les comédiennes ont-elles leur mot à dire ?
- Il fallait trouver cette femme jeune, forte et qui se bat pour son quotidien. Dans « Femmes… et femmes », j’ai mis en scène quatre jeunes femmes qui vivent quatre situations différentes. A chaque rôle, j’ai choisi la femme qu’il fallait. Sauf pour Mouna Fettou, pour laquelle j’ai écrit le rôle. Les autres ont été choisies pour leur compétence et leur professionnalisme. Sur le plateau, j’ai donné toute la liberté à chacune de ces femmes d’adapter à sa façon de jouer au scénario. Elles ont ainsi enrichi leur rôle par leur par leur apport personnel. Mis à part les quatre rôles principaux, les jeunes lauréats de l’Isadac ont également participé ainsi que des acteurs de l’ancienne génération. J’ai voulu réunir différents âges et différentes écoles.

Comment dirige-t-on quatre femmes ? Et entre elles, comment cela s’est passé ?
- Cela a été très difficile. Peut-être parce que je suis un homme et aussi parce que la compétitivité entre femmes est beaucoup plus exacerbée. Il est vrai que j’avais au total 26 femmes à gérer et diriger sur le plateau, et seulement 9 hommes. Quant aux rapports qui se sont d’emblée tissés entre elles, je n’en ai rien vu. Elles ont fait preuve de professionnalisme et toutes ont occulté leurs ressentiments.

Cette expérience a dû changer votre regard vis-à-vis des femmes ?
- J’avais la prétention de connaître les femmes. Or, maintenant je peux affirmer que l’on ne pourra jamais percer le mystère féminin.

Nous allons vous soumettre à un exercice délicat. Pouvez-vous donner un qualificatif pour la femme marocaine ? Et sa particularité ?
- Mystérieuse. Elle est fondamentalement mystérieuse. Et sa particularité serait que la femme marocaine est une femme qui a beaucoup de cran et très forte, par rapport à l’homme bien sûr.

Flaubert avait dit « Mme Bovary c’est moi ». Si vous deviez en être une, laquelle seriez-vous ?
- Je ne me suis jamais posé la question. Mais je crois que j’essaierais d’être douce et complémentaire d’un homme. Mais en y réfléchissant je n’aurais jamais eu la prétention d’être une femme.


La Vie Economique, 1998

 

  • FEMMES... ET FEMMES

    FEMMES... ET FEMMES

    1h36

    Langue : Multilingue
  • Année 1999
  • Durée 1h36
  • Origine Maroc

FEMMES... ET FEMMES

en VOD

de Saâd Chraïbi

En 1997 au Maroc, les retrouvailles chaleureuses de quatre anciennes amies qui se promettent de rattraper le temps perdu et d’être à l’avenir plus présentes les unes aux côtés des autres, car entre difficultés conjugales, problèmes au travail ou précarité financière, chacune doit faire face au quotidien à des problèmes de taille. Ces femmes se battent pour se constituer un statut, trouver leur place dans la société, chacune à sa manière…

Ce film est présenté dans son format original. Selon leur ancienneté, certains contenus, bien que numérisés avec les meilleures techniques disponibles, peuvent ne pas offrir un confort de visionnage optimal.

 

Récompenses et distinctions

  1998, Festival Panafricain de Johanesburg (Afrique du Sud)
      Prix du Meilleur film africain arabophone
      Prix de la Meilleure bande son
      Prix du Meilleur second rôle féminin

  1998, Festival National du film de Casablanca (Maroc)
      Prix de la réalisation
      Prix de l'image
      Prix des dialogues
      Prix du second rôle féminin


   1999, Festival Fespaco de Ouagadougou (Burkina Faso)
      Prix de l'UNICEF pour la promotion des droits de la femme
     
 
   1999, Festival de Damas (Syrie)
      Prix de l'Union des femmes arabes
 
   1999, Festival du film arabe de Bahrein
      Prix d'interprétation féminine
 

 

 Festival du film de Milan (Italie), Festival du film de Montréal (Canada), Festival de l'Institut du Monde Arabe à Paris (France), Festival du film de Bogota (Colombie), Festival du film d'Oslo (Norvège), Festival du film de Valence (Espagne), Festival du film de Montpellier (France), Festival du film Fameck/Metz (France), Festival du film d'Amiens (France), Festival du film de Rotterdam (Pays-Bas), Festival du film de Stuttgart (Allemagne), Festival du film de Barcelone (Espagne), Festival du film de Berlin (Allemagne), Festival du film de Madrid (Espagne), Festival du film de Louvain/Bruxelles (Belgique), Festival du film d'Angers (France), Festival du film de Ferney Voltaire (France), Festival du film de Amman (Jordanie), Festival du film de Zanzibar (Tanzanie), Festival du film de San Francisco (USA), Festival du film de Lyon (France), Festival du film d'Amsterdam (Pays-Bas), Festival du film de Grenoble (France), Festival du film de Shenyang (Chine), Festival du film de Shanghaï (Chine), Festival du film de Bordeaux (France), Festival du film de Hanovre (Allemagne) Festival du film d'Aulnay-sous-Bois (France), Festival du film de Rome (Italie), Festival du film de Dakar (Sénégal). 

 

A propos du film 

 

Femmes... et Femmes : La success story de Saâd Chraibi

"Le film de Saâd Chraibi a crevé le plafond. Une semaine après sa sortie le 4 mars, 72.138 billets ont été vendus sur les huit salles qui ont sorti le film. Casablanca et Rabat ont enregistré à elles seules 57.366 entrées. Du jamais vu dans le cinéma marocain. "Mektoub" de Nabil Ayouch avait fait 31.400 entrées pour la même période. "Même El haj et El Hajja, qui n'ont pas été au cinéma depuis des années ne se sont pas privés" a fait remarquer M. Mohamed Layadi, administrateur de la salle Le Colisée de Marrakech. D'autres salles parlent de visites en familles ou par groupes d'élèves. "Mon voeu d'avoir l'adhésion de la critique et du public a été exaucé" a déclaré Saäd Chraibi. La tendance est à la hausse pour la deuxième semaine. Le total des entrées en dix jours atteint 110.758. Des billets ont même été vendus "au marché noir à 90 et 100 dhs" la première semaine, a fait remarquer le distributeur, M. Najib Benkirane. Le film est maintenu pour une troisième semaine dans trois salles à Rabat et quatre à Casablanca, quelques salles populaires ont été rajoutées. Pour du cinéma de proximité, Saâd Chraibi a bien réussi son coup. "Il y a eu une identification du public aux problèmes évoqués par l'histoire", confirme M. Benkirane. Rappelons que le film raconte les retrouvailles de quatre amies qui s'étaient perdues de vue pendant longtemps. Chacune menait son petit combat : drame conjugal, drame professionel, combat contre la mort... Elles font le serment de ne plus se quitter et de s'aider mutuellement. Plusieurs problèmes sociaux sont évoqués en arrière-plan : femmes battues ou maltraitées, divorce, pouvoir d'achat limité, inégalité des sexes, suicide... Les quatre rôles principaux sont interprétés par Mouna Fettou, Salima Benmounmen, Fatema Khair et Touria Alaoui. De petits rôles on été joués par des lauréats de l'ISADAC (Institut Supérieur d'Art Dramatique et d'Animation Culturelle). Les dialogues sont de Fatema Loukili, les prises de vue de Kamal Derkaoui et le son de Fawzi Thabet. Le tout monté par Hélène Muller. Les travaux de laboratoire ont été réalisés au Centre Cinématographique Marocain. "Ce succès, le film le mérite de par sa qualité et l'intérêt de l'histoire", soutient M. Benkirane. Et d'ajouter "Je me suis spécialisé dans la distribution du film marocain depuis 1991 et mon expérience avec Femmes... et Femmes et unique"[...]"

L'Economiste, 1998

 

Saâd Chraibi signe un film 100% Femme

"Femmes... et Femmes. Tel est le titre de que Saad Chraibi a choisi de pour son dernier long-métrage; un film qui s'inscrit dans l'évolution du cinéma marocain et qui atteste que nos réalisateurs s'acheminent vers une maîtrise du language cinématographique. L'enfer, c'est les hommes : Avec Femmes... et Femmes, Saâd Chraïbi semble se racheter de l'omission de la femme dans "Chroniques d'une vie normale". Il fait un film par et pour les femmes. [...] C'est un regard d'homme qui tente de scruter le monde féminin. Le déroulement de l'action conduit à une lecture unilatérale du film, selon laquelle tous les hommes, maris ou amants, seraient des "salauds", des sadiques, des brutes bref des bourreaux qui font subir aux femmes les pires atrocités [...] Même le personnage masculin positif pour Saâd Chraibi (Ahmed Naji) se trouve du coup négativisé dans son rôle de veillard adolescent. [...] Saäd Chraibi reste fidèle dans l'ensemble à son style réaliste entamé dans "Chroniques d'une vie normale". Les allusions aux évènements authentiques ne manquant pas dans le film. Tout le monde se rappelle l'affaire de Fatima Loukili. Saâd Chraibi aura beau garder le silence quant à la relation entre le personnage de Zakia la journaliste et Fatima Loukili, on devine bien le lien. L'apparition de Touria Jabrane n'est pas sans renvoyer à son agression d'il y a quelques années. Sur ce fond réaliste, Saâd Chraibi utilise le symbole comme dans la scène de Zakia (Mouna Fettou) se lavant dans les eaux de ruisseaux avec comme toile de fond une musique en crescendo et l'image des femmes lavant leur linge. [...] Saâd Chraibi a également recours au procédé du rêve éveillé comme élément de purification spirituelle du personnage de Zakia. Cette dernière reconstitue la trahison de Omar, son ex-amant, et de Mahjoub, son collègue de travail et les imagine nains et déformés. Ce n'est qu'en vainquant cette obsession - rappelez-vous le nain qu'elle croise dans le train lorsqu'elle est de retour à Casa, qu'elle a pu aimer de nouveau, un personnage certes plus vieux qu'elle mais qui représente l'image du père dont elle a besoin. [...]

Le Reporter, 1998

 

Quatre femmes et… un seul homme. Entretien avec Saâd Chraïbi

Depuis votre dernier long-métrage « Chronique d’une vie normale », c’est-à-dire en 1991, les conditions de tournage et le montage financier d’un film ont-ils évolué ?
- Le manque de moyens des années 1980 a provoqué chez les cinéastes marocains une sorte de stimulation et non un frein, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Mais il est vrai qu’actuellement les cinéastes marocains font des films valables. Les sources de financement se sont diversifiées et les manques se sont compensés par de l’ingéniosité. Pour ce qui est du film « Femmes… et femmes », il a été financé à hauteur de 40% par le CCM, 20% par les mécènes et des dons divers et enfin le reste (40%) constitue ma contribution personnelle. Techniquement, j’ai eu à faire à des professionnels.

D’où vient ce désir de parler des femmes ?
- Parce que je suis un homme, d’abord et aussi parce qu’il y a cohabitation. Et la raison professionnelle est le croisement des regards qui est très instructif. Mais le film a une histoire. En fait, c’est suite à une enquête réalisée en 1993 dont le résultat montre que le fossé entre l’épanouissement « prétendu » de la femme et sa réalité quotidienne était énorme qu’il m’est venu à l’esprit que la femme marocaine devait être montrée sous son jour le plus réaliste, c’est-à-dire à la fois forte et fragile.

Comment s’est fait le casting ?  Les comédiennes ont-elles leur mot à dire ?
- Il fallait trouver cette femme jeune, forte et qui se bat pour son quotidien. Dans « Femmes… et femmes », j’ai mis en scène quatre jeunes femmes qui vivent quatre situations différentes. A chaque rôle, j’ai choisi la femme qu’il fallait. Sauf pour Mouna Fettou, pour laquelle j’ai écrit le rôle. Les autres ont été choisies pour leur compétence et leur professionnalisme. Sur le plateau, j’ai donné toute la liberté à chacune de ces femmes d’adapter à sa façon de jouer au scénario. Elles ont ainsi enrichi leur rôle par leur par leur apport personnel. Mis à part les quatre rôles principaux, les jeunes lauréats de l’Isadac ont également participé ainsi que des acteurs de l’ancienne génération. J’ai voulu réunir différents âges et différentes écoles.

Comment dirige-t-on quatre femmes ? Et entre elles, comment cela s’est passé ?
- Cela a été très difficile. Peut-être parce que je suis un homme et aussi parce que la compétitivité entre femmes est beaucoup plus exacerbée. Il est vrai que j’avais au total 26 femmes à gérer et diriger sur le plateau, et seulement 9 hommes. Quant aux rapports qui se sont d’emblée tissés entre elles, je n’en ai rien vu. Elles ont fait preuve de professionnalisme et toutes ont occulté leurs ressentiments.

Cette expérience a dû changer votre regard vis-à-vis des femmes ?
- J’avais la prétention de connaître les femmes. Or, maintenant je peux affirmer que l’on ne pourra jamais percer le mystère féminin.

Nous allons vous soumettre à un exercice délicat. Pouvez-vous donner un qualificatif pour la femme marocaine ? Et sa particularité ?
- Mystérieuse. Elle est fondamentalement mystérieuse. Et sa particularité serait que la femme marocaine est une femme qui a beaucoup de cran et très forte, par rapport à l’homme bien sûr.

Flaubert avait dit « Mme Bovary c’est moi ». Si vous deviez en être une, laquelle seriez-vous ?
- Je ne me suis jamais posé la question. Mais je crois que j’essaierais d’être douce et complémentaire d’un homme. Mais en y réfléchissant je n’aurais jamais eu la prétention d’être une femme.


La Vie Economique, 1998

 

  • FEMMES... ET FEMMES

    FEMMES... ET FEMMES


    Durée : 1h36
    Langue : Multilingue
    1h36
  • Année 1999
  • Durée 1h36
  • Origine Maroc

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