Ibrahim, un soldat des forces auxiliaires marocaines, est envoyé sur un îlot désert en Méditerranée. Sa mission est de surveiller le passage des contrebandiers et des immigrants clandestins. Mais la souveraineté de cet îlot reste un objet de dispute entre le Maroc et l’Espagne. Un jour, Ibrahim découvre Mamadou, un clandestin que la mer a rejeté sur la plage. Tandis que les deux hommes tentent de mettre en place leurs moyens de survie, les deux pays entrent dans un conflit diplomatique, tournant rapidement à la crise militaire.
Réalisateur | Ahmed Boulane / أحمد بولان |
Acteurs | Issa Ndiaye / عيسى ندياي, Farid Regragui / فريد الرڭراڭي, Abdellah Ferkous / عبد الله فركوس, Bouchra Ahrich / بشرى أهريش, Salah Dizane / صلاح ديزان |
Partager sur |
LA ISLA DE PEREJIL
en VOD
Maroc, Espagne, 2015
Ibrahim, un soldat des forces auxiliaires marocaines, est envoyé sur un îlot désert en Méditerranée. Sa mission est de surveiller le passage des contrebandiers et des immigrants clandestins. Mais la souveraineté de cet îlot reste un objet de dispute entre le Maroc et l’Espagne. Un jour, Ibrahim découvre Mamadou, un clandestin que la mer a rejeté sur la plage. Tandis que les deux hommes tentent de mettre en place leurs moyens de survie, les deux pays entrent dans un conflit diplomatique, tournant rapidement à la crise militaire.
Récompenses et distictions :
2016, Festival National du Film de Tanger, Maroc
A propos du film
"LA ISLA", un film en tournage inspiré de la crise de l'îlot Perejil
"Ahmed Boulane, qui frise allégrement la soixantaine, n’a certainement pas sa langue dans la poche. Mais ceux qui le connaissent de près vous diront que l’homme a du caractère, sans pour autant être caractériel. Seulement voilà : son franc-parler décapant est loin de plaire à tout le monde. Ce qui lui a valu d’être qualifié d’enfant terrible du cinéma marocain. Mais qu’importe, puisque ses films sont largement appréciés, aussi bien des critiques et des cinéphiles chevronnés, que du large public. Le réalisateur de “Ali, Rabéa et les autres” a débuté dans le métier, en tant qu’acteur, à l’âge de 16 ans, dans la fameuse troupe nationale de la radio et de la télé. Au bout de quelque temps, il décide de traverser la Méditerranée, pour faire des études cinématographiques en Italie. Mais il ne tardera pas à rentrer au Maroc, pour reprendre ses activités d’acteur, doublé d’un technicien, au cinéma comme à la télévision, avant de devenir assistant réalisateur. Et il ne lui faudra pas moins de 25 ans, en tant qu’assistant, pour accéder au titre de réalisateur. Dans les années 90, il tourne des courts-métrages de fiction, des documentaires vidéo, et même des spots publicitaires. Quant à son premier long-métrage, “Ali, Rabéa et les autres”, il sort en 2000. C’est l’histoire d’un homme qui, ayant retrouvé sa liberté, après vingt longues années en prison, a du mal à admettre que tout a changé autour de lui. En 2003, Boulane réalise “Jawhara, fille de prison”. En 2007, il crée l’événement avec son long-métrage “Anges de Satan”. Film inspiré de l’histoire vraie de 14 jeunes hard-rockers marocains, arrêtés et condamnés à des peines de prison, allant de 3 mois à 1 an, après un procès kafkaïen, pour “satanisme” et “ébranlement de la foi musulmane”. Actuellement, notre bouillonnant artiste, dont les films ont toujours un côté politique, quoiqu’il refuse d’être qualifié de “politicien”, a décidé de revenir sur une affaire qui avait défrayé la chronique, en 2002: l’affaire, ou plutôt la crise de “Jaziret Leila”. Ce petit îlot marocain, qui fut l’objet d’une démonstration de force intolérable, de la part du gouvernement Aznar. Dans le film inspiré de cette crise politique, Ahmed Boulane retrace l’histoire d’un soldat marocain (incarné par Abdallah Ferkouss) qui se retrouve sur cette île, et qui n’a d’autre compagnon que Mamadou, un Subsaharien, miraculeusement rejeté par la mer. En plantant le drapeau marocain, notre vaillant soldat ne peut réaliser l’ampleur de la crise que son geste spontané allait déclencher entre le Maroc et l’Espagne."
Mehdi Ouassat pour Libération (Libé.ma)
Un film tout neuf d’Ahmed Boulane est l’occasion pour notre chroniqueur Péroncel-Hugoz de revenir sur une curieuse affaire révélatrice quand même des trésors méconnus de la côte rifaine …
Oui, je l’avoue, en espérant ne pas être découvert par les très raffinés intellos marocains de Casa (et Paris, et Bruxelles), mais j’aime le cinéma populaire arabe, particulièrement marocain. Et par dessus tout j’apprécie la gouaille marrakchie de l’impayable Abdellah Ferkous et de sa fréquente partenaire à l’écran, la malicieuse Bouchra Ahrich. C’est avant tout pour ce couple cinématographique que je suis allé voir « La isla de Perejil », le nouveau long métrage, présenté le 8 mars 2016 à Tanger, au cinéma Rif, d’Ahmed Boulane, cet acteur-technicien-cinéaste, sorte de « Monsieur Cinéma » du Septième Art en Chérifie. Non seulement je n’ai pas été déçu par le duo Ferkous-Ahrich qui, avec un naturel confondant, sait déployer toutes les ressources de l’humour et de l’ironie spécifiques du peuple de la Ville ocre, mais encore j’en ai appris beaucoup, petite touche par petite touche, sur cette « guerre du Persil » qui, en 2002, Dieu merci, ne fit qu’un seul blessé, lors du bref « combat » opposant les Forces armées royales du Maroc et l’Armée royale espagnole, sur ce roc de 500 m de long et de moins de 14 hectares. Cet îlot tabulaire rocheux qui a quand même quatre noms : Toura en berbère, Leïla en arabe, Perejil en castillan et Persil en français ( à cause du « fenouil de mer » abondant sur ce rocher insulaire), fut occupé par le Portugal dès 1415, lors de la prise de Ceuta, port qui devait ensuite être cédé à Madrid par Lisbonne, en compagnie de quelques récifs dont Leïla. Lors de l’invasion de l’Espagne par Napoléon 1er, l’îlot aux quatre noms fut investi provisoirement par les Anglais de Gibraltar. Bien plus tard, sous Franco, dans les années 1950, les Espagnols semblèrent reconnaître de facto la marocanité de ce rocher rifain situé à 250 m de la côte marocaine et 13 km de la côte hispanique … On vit alors sur Toura-Leïla passer sans histoire des soldats marocains, et aussi des chevriers rifains venus faire goûter le fameux persil à leurs cabris. En 2002, le Maroc, ayant su que l’îlot abriterait dans sa vaste grotte des trafiquants divers (passagers clandestins, convoyeurs de drogue, etc) envoya six membres de ses Forces supplétives débarrasser Leïla-Toura de ces hôtes indésirables. Aussitôt à Madrid, comme si on n'attendait que ça, on cria au « viol de la souveraineté espagnole » et on dépêcha illico sur les lieux six hélicos, un bateau de guerre et plusieurs dizaines de soldats pour « libérer » l’îlot … Rien que ça ! Cette gesticulation guerrière finit par une médiation états-unienne avec retour à la case départ et l’îlot retrouva sa vie tranquille et solitaire, sans militaires des deux Etats concernés pourtant en principe amis … Le film de Boulane montre bien le côté dérisoire, bêtement grandiloquent et un tantinet risible de cette affaire, où les Marocains furent peut-être un peu imprudents au début mais où la palme de l’absence d’humour voire du ridicule étatique revient sans doute à l’Espagne, en particulier à la señora Ana Palacio, alors ministre des Affaires étrangères, une rigolote involontaire qui s’ignorait… L’île du film de Boulane est belle, dans sa sauvagerie naturelle. L’île réelle est encore mieux, surtout si on veut bien se remémorer que c’est là qu'Homère, dans « l’Odyssée », situe, près des Colonnes d’Hercule, la grotte de la nymphe Calypso (la grotte même utilisée par des contrebandiers, lors de l’intervention marocaine de 2002) où cette diablesse retint le brave navigateur Ulysse prisonnier plusieurs années … Un joli thème pour des voyages culturels intelligents le jour où Toura-Leïla-Persil pourra derechef être marocaine sans contestation possible, Inchallah.
Péroncel-Hugoz pour le 360
LA ISLA DE PEREJIL
en VOD
Maroc, Espagne, 2015
Ibrahim, un soldat des forces auxiliaires marocaines, est envoyé sur un îlot désert en Méditerranée. Sa mission est de surveiller le passage des contrebandiers et des immigrants clandestins. Mais la souveraineté de cet îlot reste un objet de dispute entre le Maroc et l’Espagne. Un jour, Ibrahim découvre Mamadou, un clandestin que la mer a rejeté sur la plage. Tandis que les deux hommes tentent de mettre en place leurs moyens de survie, les deux pays entrent dans un conflit diplomatique, tournant rapidement à la crise militaire.
Récompenses et distictions :
2016, Festival National du Film de Tanger, Maroc
A propos du film
"LA ISLA", un film en tournage inspiré de la crise de l'îlot Perejil
"Ahmed Boulane, qui frise allégrement la soixantaine, n’a certainement pas sa langue dans la poche. Mais ceux qui le connaissent de près vous diront que l’homme a du caractère, sans pour autant être caractériel. Seulement voilà : son franc-parler décapant est loin de plaire à tout le monde. Ce qui lui a valu d’être qualifié d’enfant terrible du cinéma marocain. Mais qu’importe, puisque ses films sont largement appréciés, aussi bien des critiques et des cinéphiles chevronnés, que du large public. Le réalisateur de “Ali, Rabéa et les autres” a débuté dans le métier, en tant qu’acteur, à l’âge de 16 ans, dans la fameuse troupe nationale de la radio et de la télé. Au bout de quelque temps, il décide de traverser la Méditerranée, pour faire des études cinématographiques en Italie. Mais il ne tardera pas à rentrer au Maroc, pour reprendre ses activités d’acteur, doublé d’un technicien, au cinéma comme à la télévision, avant de devenir assistant réalisateur. Et il ne lui faudra pas moins de 25 ans, en tant qu’assistant, pour accéder au titre de réalisateur. Dans les années 90, il tourne des courts-métrages de fiction, des documentaires vidéo, et même des spots publicitaires. Quant à son premier long-métrage, “Ali, Rabéa et les autres”, il sort en 2000. C’est l’histoire d’un homme qui, ayant retrouvé sa liberté, après vingt longues années en prison, a du mal à admettre que tout a changé autour de lui. En 2003, Boulane réalise “Jawhara, fille de prison”. En 2007, il crée l’événement avec son long-métrage “Anges de Satan”. Film inspiré de l’histoire vraie de 14 jeunes hard-rockers marocains, arrêtés et condamnés à des peines de prison, allant de 3 mois à 1 an, après un procès kafkaïen, pour “satanisme” et “ébranlement de la foi musulmane”. Actuellement, notre bouillonnant artiste, dont les films ont toujours un côté politique, quoiqu’il refuse d’être qualifié de “politicien”, a décidé de revenir sur une affaire qui avait défrayé la chronique, en 2002: l’affaire, ou plutôt la crise de “Jaziret Leila”. Ce petit îlot marocain, qui fut l’objet d’une démonstration de force intolérable, de la part du gouvernement Aznar. Dans le film inspiré de cette crise politique, Ahmed Boulane retrace l’histoire d’un soldat marocain (incarné par Abdallah Ferkouss) qui se retrouve sur cette île, et qui n’a d’autre compagnon que Mamadou, un Subsaharien, miraculeusement rejeté par la mer. En plantant le drapeau marocain, notre vaillant soldat ne peut réaliser l’ampleur de la crise que son geste spontané allait déclencher entre le Maroc et l’Espagne."
Mehdi Ouassat pour Libération (Libé.ma)
Un film tout neuf d’Ahmed Boulane est l’occasion pour notre chroniqueur Péroncel-Hugoz de revenir sur une curieuse affaire révélatrice quand même des trésors méconnus de la côte rifaine …
Oui, je l’avoue, en espérant ne pas être découvert par les très raffinés intellos marocains de Casa (et Paris, et Bruxelles), mais j’aime le cinéma populaire arabe, particulièrement marocain. Et par dessus tout j’apprécie la gouaille marrakchie de l’impayable Abdellah Ferkous et de sa fréquente partenaire à l’écran, la malicieuse Bouchra Ahrich. C’est avant tout pour ce couple cinématographique que je suis allé voir « La isla de Perejil », le nouveau long métrage, présenté le 8 mars 2016 à Tanger, au cinéma Rif, d’Ahmed Boulane, cet acteur-technicien-cinéaste, sorte de « Monsieur Cinéma » du Septième Art en Chérifie. Non seulement je n’ai pas été déçu par le duo Ferkous-Ahrich qui, avec un naturel confondant, sait déployer toutes les ressources de l’humour et de l’ironie spécifiques du peuple de la Ville ocre, mais encore j’en ai appris beaucoup, petite touche par petite touche, sur cette « guerre du Persil » qui, en 2002, Dieu merci, ne fit qu’un seul blessé, lors du bref « combat » opposant les Forces armées royales du Maroc et l’Armée royale espagnole, sur ce roc de 500 m de long et de moins de 14 hectares. Cet îlot tabulaire rocheux qui a quand même quatre noms : Toura en berbère, Leïla en arabe, Perejil en castillan et Persil en français ( à cause du « fenouil de mer » abondant sur ce rocher insulaire), fut occupé par le Portugal dès 1415, lors de la prise de Ceuta, port qui devait ensuite être cédé à Madrid par Lisbonne, en compagnie de quelques récifs dont Leïla. Lors de l’invasion de l’Espagne par Napoléon 1er, l’îlot aux quatre noms fut investi provisoirement par les Anglais de Gibraltar. Bien plus tard, sous Franco, dans les années 1950, les Espagnols semblèrent reconnaître de facto la marocanité de ce rocher rifain situé à 250 m de la côte marocaine et 13 km de la côte hispanique … On vit alors sur Toura-Leïla passer sans histoire des soldats marocains, et aussi des chevriers rifains venus faire goûter le fameux persil à leurs cabris. En 2002, le Maroc, ayant su que l’îlot abriterait dans sa vaste grotte des trafiquants divers (passagers clandestins, convoyeurs de drogue, etc) envoya six membres de ses Forces supplétives débarrasser Leïla-Toura de ces hôtes indésirables. Aussitôt à Madrid, comme si on n'attendait que ça, on cria au « viol de la souveraineté espagnole » et on dépêcha illico sur les lieux six hélicos, un bateau de guerre et plusieurs dizaines de soldats pour « libérer » l’îlot … Rien que ça ! Cette gesticulation guerrière finit par une médiation états-unienne avec retour à la case départ et l’îlot retrouva sa vie tranquille et solitaire, sans militaires des deux Etats concernés pourtant en principe amis … Le film de Boulane montre bien le côté dérisoire, bêtement grandiloquent et un tantinet risible de cette affaire, où les Marocains furent peut-être un peu imprudents au début mais où la palme de l’absence d’humour voire du ridicule étatique revient sans doute à l’Espagne, en particulier à la señora Ana Palacio, alors ministre des Affaires étrangères, une rigolote involontaire qui s’ignorait… L’île du film de Boulane est belle, dans sa sauvagerie naturelle. L’île réelle est encore mieux, surtout si on veut bien se remémorer que c’est là qu'Homère, dans « l’Odyssée », situe, près des Colonnes d’Hercule, la grotte de la nymphe Calypso (la grotte même utilisée par des contrebandiers, lors de l’intervention marocaine de 2002) où cette diablesse retint le brave navigateur Ulysse prisonnier plusieurs années … Un joli thème pour des voyages culturels intelligents le jour où Toura-Leïla-Persil pourra derechef être marocaine sans contestation possible, Inchallah.
Péroncel-Hugoz pour le 360
LA ISLA DE PEREJIL - SOUS TITRES FRANCAIS
LA ISLA DE PEREJIL - ENGLISH SUBTITLES
C’est l’histoire d’une vie, celle de Juanita, une espagnole qui naît et qui meurt à Tanger, en parallèle avec un moment crucial de l’histoire de cette ville mythique. C’est un prétexte pour parler de la multitude culturelle qui caractérise ce petit point dans le monde, à travers l’adaptation du roman culte d'Angel Vasquez, auteur espagnol né à Tanger et où il a longtemps vécu.
Après avoir étudié en France, Ghali rentre au Maroc où son handicap physique s'avère être un obstacle pour trouver un emploi. Il se décide à écrire ses mémoires.