WECHMA


Messaoud, enfant adopté, trouve en Melki un père bon mais sévère, qui souhaite élever son fils selon la seule éducation valable à ses yeux, faite de piété, de discipline et de cruels châtiments corporels. Malgré la bienveillance d'une mère adoptive qui ne parvient pas à apaiser sa souffrance d'orphelin, Messaoud s’engage sur la voie de la révolte et de la délinquance. D’une écriture rigoureuse, s’inspirant de l’imagerie et des mythes de la tradition populaire, Wechma traite des thèmes (magie, religieux/profane, enfance et rapport au père, critique sociale, misère et délinquance…) qui seront récurrents dans le cinéma marocain.




Multi-supports
Prix :

Choisissez votre mode d'accès :

S'abonner !

Ce film est présenté dans son format original. Selon leur ancienneté, certains contenus, bien que numérisés avec les meilleures techniques disponibles, peuvent ne pas offrir un confort de visionnage optimal.

WECHMA

en VOD

de Hamid Bénani

Messaoud, enfant adopté, trouve en Melki un père bon mais sévère, qui souhaite élever son fils selon la seule éducation valable à ses yeux, faite de piété, de discipline et de cruels châtiments corporels. Malgré la bienveillance d'une mère adoptive qui ne parvient pas à apaiser sa souffrance d'orphelin, Messaoud s’engage sur la voie de la révolte et de la délinquance. D’une écriture rigoureuse, s’inspirant de l’imagerie et des mythes de la tradition populaire, Wechma traite des thèmes (magie, religieux/profane, enfance et rapport au père, critique sociale, misère et délinquance…) qui seront récurrents dans le cinéma marocain.

 

Récompenses et distinctions

 TANIT de Bronze au Festival de Cartage 1970

 

A propos du film

 

«Wechma» est un film à l’atmosphère pesante qui s’intéressait davantage aux luttes internes des personnages qu’à leurs actions. Ce fut une étape importante dans l’évolution du cinéma marocain puisqu’il ouvrit la voie aux nouvelles techniques de narration explorée par Moumen Smihi, Ahmed Bouanani et Mustapha Derkaoui. Malgré son succès critique, le film ne bénéficia que d’une courte sortie commerciale à Casablanca (Maroc) et ce n’est qu’en 1980 qu’il sera projeté dans la salle d’art et d’essai «7e Art» à Rabat. Cependant, il fut présenté à plusieurs reprises dans les circuits de ciné-clubs à travers les villes du Maroc.
 

Al Bayane

 

« Wechma (...) marque une rupture dans la cinématographie marocaine (...) alors que de nombreux films marocains sont précisément prisonniers des clichés censés représenter l’imaginaire collectif, Wechma s’en dégage par une expression et une écriture cohérentes qui font basculer le film de l’univers clos du jeune Messaoud vers une analyse serrée et pertinente de la société marocaine. »


Ciné action n° 43, Les cinémas arabes.

 

« Wechma est un film sur le destin. Le destin du « héros » qui a été fait par cette société traditionnelle en face de laquelle il n’arrive jamais à se sentir légitime. Il n’arrive pas à avoir de prise sur le monde parce qu’il n’a pas de père, il n’a pas de Dieu. Puisque dans notre société, les valeurs sont "théologiques". Messaoud est un personnage de l’échec. »

Dictionnaire des nouveaux cinémas arabes, Claude Michel Cluny.


« La production de ce film est particulièrement intéressante dans la mesure où il marque une date et constitue une expérience exceptionnelle. Dans une réalité cinématographique caractérisée par une situation de production très difficile, et sous l’appellation de "Sigma 3", Hamid Bennani, Mohamed Tazi et le chef opérateur Mohamed Sekkat constituèrent une sorte de collectif dont le petit budget ne couvrait que les frais matériels et techniques de la réalisation. C’est dans ce cadre que Wechma fut réalisé. Wechma est un film qui a fait beaucoup parler de lui à l’époque, et reçut un accueil critique positif dans divers festivals, notamment à Pesaro, Berlin, Carthage, où plusieurs récompenses lui furent discernées. Mais il fut jugé politiquement suspect et économiquement étranglé par les distributeurs qui le refusèrent systématiquement. Il est sans doute supérieur aux autres et présente une véritable évolution de l’expression cinématographique au Maroc, malgré les moyens limités du tournage. Hamid Bennani, à travers une construction intelligente des événements, infère un style nouveau dans le cinéma marocain. C’est un film qui offre plusieurs niveaux de lecture, reliés par des passages culturels. Il ouvre un champ inouï, orienté vers les problèmes socio-politiques marocains qui sont admirablement filmés. Ces images spécifiques traduisent bien ce qu’est la condition humaine. Le film s’implique aussi dans un voyage à travers la structure de la famille arabe, fondée sur la seule autorité du père. Le thème du film se trouve ainsi intégré dans un réseau de voies qui partent du psychique au sociologique, du politique au culturel. Réalisateur de talent qui a beaucoup à dire, il a réussi admirablement dans ce film à s’attaquer à des interdits et à des tabous pour choquer et s’attirer les foudres des censeurs de toutes sortes. Messaoud est différent de son "père", de ses copains, de tous. Peut-être parce que tout doit être changé... La mort du père brise la cellule familiale, échec d’une antique société à protéger des fils qui ne la reconnaissent plus. L’errance de la jeunesse à l’abandon dans cet espace qui est sien mais qu’elle déchiffre mal et dont on ne lui donne pas les clés, dévoile les divorces profonds de la société arabe : dépossession d’une génération et faillite du patriarcat, incapable de (se) rendre la vie à partir de ses racines. On décèle, dans Wechma, une tentative pour écrire - fût-ce dans l’échec même - les traces d’une identité qu’il soit non seulement possible mais essentiel d’assumer. »

Laurine Estrade, Maghreb des films

 

« Tourné en 1970 par Hamid Bennani, réalisateur de Meknès formé à l’IDHEC (ancêtre de la Femis), Traces est considéré comme le film fondateur de la cinématographie marocaine. Cette tragédie sociale, bien que retranscrivant un malaise propre à la jeunesse marocaine de l’époque, conserve une dimension universelle en lien avec sa thématique : celle de la fureur de vivre, de la rébellion des opprimés. Traces, c’est le parcours d’un orphelin, Messaoud, un petit garçon « à bouille » adopté à huit ans par un couple ne pouvant avoir d’enfant. L’enfant ne parvient pas à s’adapter aux règles imposées par la cellule familiale, et plus tard, à la loi qui régit le système social de l’époque, entre religion et tradition. Pour représenter l’oppression des systèmes, la réalisation choisit d’être sobre, épurée, et les dialogues sont rares. Les scènes d’intérieur, dans la maison familiale sont découpées « à la Ozu ». Mais Traces, c’est aussi le parti pris fort d’épouser le point de vue désorienté de Messaoud enfant, puis jeune adulte. La mise en scène ne tarit pas de trouvailles pour parfaire cette identification fondamentale à l’empathie du spectateur. De nombreux gros plans sur les visages enfant et adulte du protagoniste appuient cette empathie et mettent en valeur le jeu excellent et dépouillé des deux acteurs. Quelques notes de musique, thème intime et mélancolique de Messaoud, rythment les moments fondateurs de sa vie : traumatismes ou prises de conscience. C’est aussi, dans la façon de suspendre le temps par le montage que le film plonge le spectateur dans l’intériorité ébranlée du personnage. Le montage permet d’isoler une séquence et lui faire porter toute la charge affective et émotionnelle de Messaoud. Ces bulles subjectives, sont des instants de grâce dans le fil d’un récit naturaliste, proche du néo-réalisme italien. Le film, édité en DVD, a souffert de l’épreuve du temps. Au fil de l’histoire, l’image est gangrenée par la pellicule en partie brulée. Étonnamment, cet « accident » renforce le mysticisme du film, il rappelle sans cesse le feu intérieur du personnage qui ne s’éteindra qu’avec sa perte, tandis que le mot « fin » sur l’écran reconduira chaque spectateur à son propre parcours éternellement marqué par les Traces de celui de Messaoud. »

Extrait de Critikat

 

WECHMA est un film absolument incontournable pour quiconque s'intéresse au cinéma marocain. Un récit radical sur la part sombre de l'enfance, dont les blessures tracent inéluctablement nos trajectoires. Hamid Bénani, jeune cinéaste alors sous influence bunuelienne, accompagné d'un collectif d'autres jeunes cinéastes qui marqueront par leur talent leur génération et les suivantes (Mohamed Abderahman Tazi, Ahmed Bouanani et Mohamed Sekkat), posera avec ce film les fondements d'un cinéma véritablement marocain, emprunt d'un romantisme sombre, oscillant constamment entre fantasme et lucidité, entre éveil et songe, entre magie et folie, mêlant avec une grande habileté réalisme social et surréalisme. Wechma, tout en étant le récit très vraissemblable du parcours d'un orphelin marqué trop tôt par le malheur, et qui pourrait ressembler à beaucoup d'autres, est semé de références à la mythologie populaire qui nous poussent et nous maintiennent au bord de l'iréel (on pense notamment à la chouette, motif récurrent du film), et qui suggèrent que des éléments plus grands et insondables, soit oeuvrent, soit tout du moins observent sans sourciller (à l'image du cinéma), le destin tragique de cet anti-héros se dérouler de façon implacable. Le film dénonce ainsi subversivement une société cruelle qui pousse à la marge, à l'auto-exclusion et emprisonne dans une rébellion adolescente et nihiliste sans fin quiconque ne parvient pas à rester dans les rangs d'une virilité patricarcale strictement codifiée. Un film à voir et à revoir, pour découvrir à chaque fois une nouvelle lecture possible de cette écriture très riche qui caractérise le style de Hamid Bénani, notre cinéaste des destinées. Et pourquoi pas se dire aussi à chaque fois, qu'un cinéma résolument marocain, nourri autant de réel que d'imaginaire, peut commencer et recommencer à tout moment. 

AFLAMIN, 2021

 

Anecdote de tournage

Wechma a été créé à l'aube des années 70 par de jeunes cinéastes marocains qui ont marqué leur génération et les suivantes, rassemblés autour du collectif SIGMA 3 :

Hamid Bénani au scénarion et à la réalisation
Mohamed Abderrahmane Tazi à l'image
Ahmed Bouanani au montage
et Mohamed Sekkat


  • WECHMA SOUS-TITRES ANGLAIS (VERSION RECOMMANDEE)

    WECHMA SOUS-TITRES ANGLAIS (VERSION RECOMMANDEE)

    1h43

    Langue : Arabic
  • WECHMA SOUS-TITRES FRANCAIS

    WECHMA SOUS-TITRES FRANCAIS

    1h43

    Langue : Arabic
  • Année 1970
  • Durée 1h47
  • Origine Maroc
  • Sous-titres disponibles Anglais / Français
  • Langues disponibles Version originale (Darija)

Ce film est présenté dans son format original. Selon leur ancienneté, certains contenus, bien que numérisés avec les meilleures techniques disponibles, peuvent ne pas offrir un confort de visionnage optimal.

WECHMA

en VOD

de Hamid Bénani

Messaoud, enfant adopté, trouve en Melki un père bon mais sévère, qui souhaite élever son fils selon la seule éducation valable à ses yeux, faite de piété, de discipline et de cruels châtiments corporels. Malgré la bienveillance d'une mère adoptive qui ne parvient pas à apaiser sa souffrance d'orphelin, Messaoud s’engage sur la voie de la révolte et de la délinquance. D’une écriture rigoureuse, s’inspirant de l’imagerie et des mythes de la tradition populaire, Wechma traite des thèmes (magie, religieux/profane, enfance et rapport au père, critique sociale, misère et délinquance…) qui seront récurrents dans le cinéma marocain.

 

Récompenses et distinctions

 TANIT de Bronze au Festival de Cartage 1970

 

A propos du film

 

«Wechma» est un film à l’atmosphère pesante qui s’intéressait davantage aux luttes internes des personnages qu’à leurs actions. Ce fut une étape importante dans l’évolution du cinéma marocain puisqu’il ouvrit la voie aux nouvelles techniques de narration explorée par Moumen Smihi, Ahmed Bouanani et Mustapha Derkaoui. Malgré son succès critique, le film ne bénéficia que d’une courte sortie commerciale à Casablanca (Maroc) et ce n’est qu’en 1980 qu’il sera projeté dans la salle d’art et d’essai «7e Art» à Rabat. Cependant, il fut présenté à plusieurs reprises dans les circuits de ciné-clubs à travers les villes du Maroc.
 

Al Bayane

 

« Wechma (...) marque une rupture dans la cinématographie marocaine (...) alors que de nombreux films marocains sont précisément prisonniers des clichés censés représenter l’imaginaire collectif, Wechma s’en dégage par une expression et une écriture cohérentes qui font basculer le film de l’univers clos du jeune Messaoud vers une analyse serrée et pertinente de la société marocaine. »


Ciné action n° 43, Les cinémas arabes.

 

« Wechma est un film sur le destin. Le destin du « héros » qui a été fait par cette société traditionnelle en face de laquelle il n’arrive jamais à se sentir légitime. Il n’arrive pas à avoir de prise sur le monde parce qu’il n’a pas de père, il n’a pas de Dieu. Puisque dans notre société, les valeurs sont "théologiques". Messaoud est un personnage de l’échec. »

Dictionnaire des nouveaux cinémas arabes, Claude Michel Cluny.


« La production de ce film est particulièrement intéressante dans la mesure où il marque une date et constitue une expérience exceptionnelle. Dans une réalité cinématographique caractérisée par une situation de production très difficile, et sous l’appellation de "Sigma 3", Hamid Bennani, Mohamed Tazi et le chef opérateur Mohamed Sekkat constituèrent une sorte de collectif dont le petit budget ne couvrait que les frais matériels et techniques de la réalisation. C’est dans ce cadre que Wechma fut réalisé. Wechma est un film qui a fait beaucoup parler de lui à l’époque, et reçut un accueil critique positif dans divers festivals, notamment à Pesaro, Berlin, Carthage, où plusieurs récompenses lui furent discernées. Mais il fut jugé politiquement suspect et économiquement étranglé par les distributeurs qui le refusèrent systématiquement. Il est sans doute supérieur aux autres et présente une véritable évolution de l’expression cinématographique au Maroc, malgré les moyens limités du tournage. Hamid Bennani, à travers une construction intelligente des événements, infère un style nouveau dans le cinéma marocain. C’est un film qui offre plusieurs niveaux de lecture, reliés par des passages culturels. Il ouvre un champ inouï, orienté vers les problèmes socio-politiques marocains qui sont admirablement filmés. Ces images spécifiques traduisent bien ce qu’est la condition humaine. Le film s’implique aussi dans un voyage à travers la structure de la famille arabe, fondée sur la seule autorité du père. Le thème du film se trouve ainsi intégré dans un réseau de voies qui partent du psychique au sociologique, du politique au culturel. Réalisateur de talent qui a beaucoup à dire, il a réussi admirablement dans ce film à s’attaquer à des interdits et à des tabous pour choquer et s’attirer les foudres des censeurs de toutes sortes. Messaoud est différent de son "père", de ses copains, de tous. Peut-être parce que tout doit être changé... La mort du père brise la cellule familiale, échec d’une antique société à protéger des fils qui ne la reconnaissent plus. L’errance de la jeunesse à l’abandon dans cet espace qui est sien mais qu’elle déchiffre mal et dont on ne lui donne pas les clés, dévoile les divorces profonds de la société arabe : dépossession d’une génération et faillite du patriarcat, incapable de (se) rendre la vie à partir de ses racines. On décèle, dans Wechma, une tentative pour écrire - fût-ce dans l’échec même - les traces d’une identité qu’il soit non seulement possible mais essentiel d’assumer. »

Laurine Estrade, Maghreb des films

 

« Tourné en 1970 par Hamid Bennani, réalisateur de Meknès formé à l’IDHEC (ancêtre de la Femis), Traces est considéré comme le film fondateur de la cinématographie marocaine. Cette tragédie sociale, bien que retranscrivant un malaise propre à la jeunesse marocaine de l’époque, conserve une dimension universelle en lien avec sa thématique : celle de la fureur de vivre, de la rébellion des opprimés. Traces, c’est le parcours d’un orphelin, Messaoud, un petit garçon « à bouille » adopté à huit ans par un couple ne pouvant avoir d’enfant. L’enfant ne parvient pas à s’adapter aux règles imposées par la cellule familiale, et plus tard, à la loi qui régit le système social de l’époque, entre religion et tradition. Pour représenter l’oppression des systèmes, la réalisation choisit d’être sobre, épurée, et les dialogues sont rares. Les scènes d’intérieur, dans la maison familiale sont découpées « à la Ozu ». Mais Traces, c’est aussi le parti pris fort d’épouser le point de vue désorienté de Messaoud enfant, puis jeune adulte. La mise en scène ne tarit pas de trouvailles pour parfaire cette identification fondamentale à l’empathie du spectateur. De nombreux gros plans sur les visages enfant et adulte du protagoniste appuient cette empathie et mettent en valeur le jeu excellent et dépouillé des deux acteurs. Quelques notes de musique, thème intime et mélancolique de Messaoud, rythment les moments fondateurs de sa vie : traumatismes ou prises de conscience. C’est aussi, dans la façon de suspendre le temps par le montage que le film plonge le spectateur dans l’intériorité ébranlée du personnage. Le montage permet d’isoler une séquence et lui faire porter toute la charge affective et émotionnelle de Messaoud. Ces bulles subjectives, sont des instants de grâce dans le fil d’un récit naturaliste, proche du néo-réalisme italien. Le film, édité en DVD, a souffert de l’épreuve du temps. Au fil de l’histoire, l’image est gangrenée par la pellicule en partie brulée. Étonnamment, cet « accident » renforce le mysticisme du film, il rappelle sans cesse le feu intérieur du personnage qui ne s’éteindra qu’avec sa perte, tandis que le mot « fin » sur l’écran reconduira chaque spectateur à son propre parcours éternellement marqué par les Traces de celui de Messaoud. »

Extrait de Critikat

 

WECHMA est un film absolument incontournable pour quiconque s'intéresse au cinéma marocain. Un récit radical sur la part sombre de l'enfance, dont les blessures tracent inéluctablement nos trajectoires. Hamid Bénani, jeune cinéaste alors sous influence bunuelienne, accompagné d'un collectif d'autres jeunes cinéastes qui marqueront par leur talent leur génération et les suivantes (Mohamed Abderahman Tazi, Ahmed Bouanani et Mohamed Sekkat), posera avec ce film les fondements d'un cinéma véritablement marocain, emprunt d'un romantisme sombre, oscillant constamment entre fantasme et lucidité, entre éveil et songe, entre magie et folie, mêlant avec une grande habileté réalisme social et surréalisme. Wechma, tout en étant le récit très vraissemblable du parcours d'un orphelin marqué trop tôt par le malheur, et qui pourrait ressembler à beaucoup d'autres, est semé de références à la mythologie populaire qui nous poussent et nous maintiennent au bord de l'iréel (on pense notamment à la chouette, motif récurrent du film), et qui suggèrent que des éléments plus grands et insondables, soit oeuvrent, soit tout du moins observent sans sourciller (à l'image du cinéma), le destin tragique de cet anti-héros se dérouler de façon implacable. Le film dénonce ainsi subversivement une société cruelle qui pousse à la marge, à l'auto-exclusion et emprisonne dans une rébellion adolescente et nihiliste sans fin quiconque ne parvient pas à rester dans les rangs d'une virilité patricarcale strictement codifiée. Un film à voir et à revoir, pour découvrir à chaque fois une nouvelle lecture possible de cette écriture très riche qui caractérise le style de Hamid Bénani, notre cinéaste des destinées. Et pourquoi pas se dire aussi à chaque fois, qu'un cinéma résolument marocain, nourri autant de réel que d'imaginaire, peut commencer et recommencer à tout moment. 

AFLAMIN, 2021

 

Anecdote de tournage

Wechma a été créé à l'aube des années 70 par de jeunes cinéastes marocains qui ont marqué leur génération et les suivantes, rassemblés autour du collectif SIGMA 3 :

Hamid Bénani au scénarion et à la réalisation
Mohamed Abderrahmane Tazi à l'image
Ahmed Bouanani au montage
et Mohamed Sekkat


  • WECHMA SOUS-TITRES ANGLAIS (VERSION RECOMMANDEE)

    WECHMA SOUS-TITRES ANGLAIS (VERSION RECOMMANDEE)


    Durée : 1h43
    Langue : Arabic
    1h43
  • WECHMA SOUS-TITRES FRANCAIS

    WECHMA SOUS-TITRES FRANCAIS


    Durée : 1h43
    Langue : Arabic
    1h43
  • Année 1970
  • Durée 1h47
  • Origine Maroc
  • Sous-titres disponibles Anglais / Français
  • Langues disponibles Version originale (Darija)

Vous aimerez aussi


LA PRIÈRE DE L'ABSENT

LA PRIÈRE DE L'ABSENT

LA PRIÈRE DE L'ABSENT

Durée : 1h32
Prix : DH 20.00

Au Maroc, pendant la résistance et la lutte pour l'indépendance dans les années cinquante, Mokhtar, jeune homme cultivé épris de raffinement, issu d'une famille bourgeoise de Fès, est à l'origine, bien involontairement, de la déchéance de Yamna qui devra payer le prix fort pour recouvrer dignité et liberté. D'après le roman éponyme de Tahar Benjelloun.

L'ENFANT CHEIKH

L'ENFANT CHEIKH

L'ENFANT CHEIKH

Durée : 1h25
Prix : DH 20.00

Fresque épique du temps de la conquête du Tafilalet et histoire tragique de Saïd, jeune homme pris dans les tourments d'une succession à la tête d’une tribu résistante suite à l'assassinat de son Cheikh.

LA NUIT ARDENTE

LA NUIT ARDENTE

LA NUIT ARDENTE

Durée : 1h36
Prix : DH 20.00

Dans une famille traditionnelle, une bourgeoisie de vieille souche en décadence. Driss, un conservateur intransigeant, est en conflit avec ses enfants, Atika, Abdelhak et Nora, plus ouverts sur le monde moderne et en perpétuelle rébellion contre lui. Déjà le conflit était ouvert avec la mère défunte, Oum Hani, qui étouffait dans le carcan rigoriste qu’il lui imposait.

Paiement 100% sécurisé
Visionnage en streaming
Formules d'abonnement
Compatible tout support