LE GRAND VOYAGE

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LE GRAND VOYAGE

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de Mohamed Abderrahman Tazi

Un chauffeur, mi-naïf, mi-fou, dépossédé du chargement de son camion, ne peut plus retourner vers le sud, vers son employeur, propriétaire desdits camion et chargement... Il est ainsi condamné à fuir et fait route vers le Nord, avec l’espoir de pouvoir émigrer en Espagne. Variation sur le thème de l’itinéraire balisé, l’histoire de ce jeune camionneur à qui il arrive de nombreuses aventures, échappe à toute classification car s’il s’inscrit au départ dans le néo-réalisme, il bifurque vers la tragi-comédie pour basculer finalement dans la traduction fantasmatique du désespoir.

Récompenses et distinctions

1982, 1er Festival National du Film, Rabat, Maroc   Prix du meilleur scénario   Prix de la meilleure image

A propos du film
 

« Avec la route et le voyage comme prétexte, les rencontres et les cafés comme jalons, le film se développe en une fiction progressive de la dépossession. D’Inezgane à Tanger, ce qui se déroule n’est pas seulement un espace physique, mais surtout un espace métaphorique : la montée au Nord qui rend inopérants les signes convenus par lesquels se reconnaît la communication sociale - la route, les transports, la marchandise, l’argent, la radio - et par delà ces simples moyens, l’amour et la vertu. De fait, le routier du film est un être moral, un amateur qui va jusqu’au bout de sa destinée (rejouant d’une certaine façon celle du père absent) dans un réel où la seule morale est celle de la survie et d’un sauve-qui-peut généralisé. Et ce n’est pas un hasard si le film se clôt sur une ligne d’horizon : le détroit de Gibraltar, lieu de passage et de blocage, point d’aboutissement et point de départ ». 

Noureddeine Saïl, Maghreb des films

Une odyssée sur roues du sud au nord du Maroc d'un chauffeur routier, homme simple et naïf (magnifiquement interprété par Ali Hassan) qui n'a guère confiance en lui-même et ne fait que trop confiance aux autres. Son parcours, à bord de son camion rouge, road movie semé d'embuches et de tromperies, lui fera perdre le peu ou même le rien qu'il avait. Jusqu'à ce que, contre toute attente, dans un ultime lâcher-prise, comprenant qu'il ne peut rien contrôler, il ne décide de se laisser porter par un destin qui va l'emmener bien au-delà des frontières qu'il avait imaginées pour lui-même, là où la route se fait mer. Les américains ont Forrest Gump, et nous marocains avons Omar. 

AFLAMIN, 2021